[Parution en ligne] Livraisons d’histoire de l’architecture n°45 / 2024 : “Exposer l’architecture I” / dirigé par Stéphanie Quantin-Biancalani

La revue Livraisons d’histoire de l’architecture n°45 / 2024 : “Exposer l’architecture I“, dirigé par Stéphanie Quantin-Biancalani, est parue en ligne en version intégrale.

Accédez à la revue : Livraisons d’histoire de l’architecture n°45

Contributions membres UMR AUSser

– Nadya Rouizem Labied (membre AHTTEP/AUSser) : Exposer l’architecture vernaculaire [Texte intégral]

Résumé : Pour un architecte, exposer l’art de bâtir traditionnel au début des années 1980 est un acte militant. Quinze ans après l’exposition manifeste de l’architecte théoricien et voyageur autrichien Bernard Rudofsky (1905-1988), « Architecture without Architects » au MoMA en 1964, c’est l’architecte belge Jean Dethier (né en 1939) qui réinterroge la place de l’architecte en revalorisant les savoir-faire vernaculaires à travers « Des architectures de terre », qu’il organise en 1981 dans la galerie du CCI au Centre Pompidou. Cependant, tandis que Rudofsky exclut l’architecte de ces techniques et ces savoir-faire ingénieux, qu’il présente justement comme instructives pour la profession, Dethier intègre ses confrères en exposant aussi leurs propres compétences. À travers plusieurs parallèles avec « Architecture without Architects », cet article s’attache à montrer comment exposer le vernaculaire au sein d’institutions consacrées à la modernité parvient à faire un succès mondial de chacune de ces deux expositions, tout en réinterrogeant la place de l’architecte dans la réactualisation des pratiques traditionnelles.

– Sébastien Radouan (membre AHTTEP/AUSser) : L’exposition « La vie HLM » à Aubervilliers (octobre 2021 – juin 2022) : la construction de trois figures narratives pour mettre en scène la démarche de recherche micro-historique sur le logement populaire [Texte intégral]

Résumé : Entre 2020 et 2022, l’Association pour un Musée du Logement Populaire (AMuLoP) a conduit avec le Centre d’histoire sociale et des mondes contemporains de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, une recherche, à laquelle a participé Sébastien Radouan, qui a donné lieu à une exposition in situ dans un grand ensemble d’Aubervilliers : « La vie HLM : histoire d’habitant.e.s de logements populaires ». L’AMuLoP rassemble des enseignants du supérieur et du secondaire, majoritairement historiens, mais aussi des professionnels de la culture, travaillant en banlieue parisienne et en particulier en Seine-Saint-Denis où l’association prévoit d’implanter son musée du logement populaire du Grand Paris. L’exposition « La vie HLM », comme le futur musée, s’appuient sur l’expérience du Tenement Museum de New-York. Confrontant la recherche à sa médiatisation, cet article revient sur l’exposition en construisant, à partir de ses fondements micro-historiques, trois figures narratives : le détective, le fantôme et l’étrange étranger. À travers ces figures, il s’agit de mettre au jour les ressorts de la scénographie, considérée à toutes ses échelles, des intérieurs des appartements, au quartier en passant par l’immeuble. Elles mettent en évidence ses effets de renversement, entre immersion et distanciation, dans les scénarios d’enquête sur les familles, la reconstitution des intérieurs et les parcours in situ dans le grand ensemble. Les trois figures sont autant de dispositifs narratifs à explorer pour le futur musée du logement populaire du Grand Paris.

Pascal Fort

More Posts - Website