Soutenance de thèse de doctorat de Olivier Perrier : “Dynamiques ornementales à l’oeuvre : Archéologie gestuelle et musicale de l’architecture” – ENSA de Lyon – 26 janvier 2017

Soutenance de thèse de doctorat de Olivier Perrier : “Dynamiques ornementales à l’oeuvre : Archéologie gestuelle et musicale de l’architecture”

Lieu : ENSA de Lyon, Amphi

Date : 26 janvier 2017, 14h

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JURY DE THÈSE

Laurent BARIDON, Professeur des universités, Université Louis Lumière Lyon II (directeur de thèse)
Jean-Claude BONNE, École des Hautes Études en Sciences Sociales
Patrice CECCARINI, Professeur, ENSA Paris-Val-de-Seine
Knut EBELING, Professeur des universités, Weissensee Kunsthochschule Berlin
Estelle THIBAULT, Maître assistante, ENSA Paris-Belleville
François TRAN, Maître assistant, ENSA Lyon (co-directeur de thèse)

Laboratoire d’accueil : EVS-LAURE – UMR CNRS 5600
Laboratoire partenaire : LARHRA – UMR CNRS 5190

Résumé de la thèse : L’actualité d’un retour généralisé de l’ornement incite à dresser un état des lieux et des temps de l’ornement dans le domaine propre de l’architecture. Pour certains, il s’y établit une corrélation entre le retour de l’ornement et la multiplication des flux et réseaux. À ce monde étrangement ornemental, l’architecture aurait quelques lumières à proposer. La capture des gestes à l’origine de l’ornementation capture à son tour l’attention de l’usager dans une certaine économie. Plutôt qu’orner l’habitat, l’ornemental permettrait l’habiter, en informerait la pratique. Il importe dès lors de restituer la notion d’ornemental récemment élaborée en sciences de l’art. En effet, par celle-ci, on parvient à échapper aux réifications trop hâtives de l’ornement et de l’ornementation et à insister sur la dimension structurante, interdisciplinaire et constitutive d’un mode de penser esthétique.
En se penchant sur le corpus qui a vu naître la thématisation concomitante de l’ornemental et du mouvement, une première partie de cette thèse parcourt alors les topoi de l’historiographie de l’histoire de l’art allemande de la fin du XIXe siècle, mettant à jour le substrat structurel gothique perdurant à l’ère baroque. Ceci permet à la fois de découvrir la dimension systémique, dynamique et cosmique de l’ornemental, et d’introduire l’hypothèse d’une survivance marginale de ces dimensions aux confins des disciplines – dans la musicalité du XVIIe siècle -, en deçà des déterminations rhétoriques du régime décoratif de l’ornement désormais instauré par les Temps Modernes. Cette hypothèse de l’existence de survivances d’une véritable physique ornementale permet dans un second temps de retrouver le fil conducteur d’une esthétique ornementale à travers les balbutiements de sa formulation – maniérisme, techniques du corps baroques, romantisme allemand, avant-garde. S’incarnant par une gestualité et une musicalité intrinsèque, cette esthétique ne parvient cependant pleinement à sa formulation théorique qu’au XXe siècle, au moment où la crainte d’une disparition des gestes anime les débats. Enfin, est proposé dans un troisième et dernier temps un développement de cette esthétique à un niveau de gestualité interne qui n’est pas sans relation avec la culture chorégraphique du XXe siècle ou certaines pratiques d’arts martiaux, notamment à travers la notion de micromouvements, cultivant la liberté du geste et posant la question de son usage et par-là d’une économie éthique et politique de l’ornemental, déterminante pour les modes d’habitation.

Pascal Fort

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